Récit

Un coup de pouce à la solidarité en faveur d’élèves vulnérables

Les écoles sont de plus en plus souvent confrontées aux difficultés financières de parents, souvent incapables de faire face aux frais de classes vertes, sorties culturelles ou autre garderie. Avec la formule ‘Comptes solidaires écoles’, la Fondation Roi Baudouin gère, pour les écoles qui le souhaitent, un compte dédié à la solidarité.

Les difficultés à payer les factures scolaires ne touchent plus uniquement les parents de villes et communes défavorisées. Les frais scolaires (achat de matériel scolaire, repas, activités scolaires, logopédie, etc.) … représentent un coût non-négligeable. Les écoles sont presque toutes confrontées à des impayés de la part de parents en difficulté financière, pour qui chaque euro compte. « Même dans notre école, il y a davantage de familles qui font face à difficultés financières importantes », explique Wivine Bégault, présidente du Pouvoir Organisateur de l’école Notre-Dame des Grâces, à Woluwe-Saint-Pierre. Son établissement, situé dans un quartier cossu de la capitale, accueille « des enfants placés à l’internat par le juge, ou de jeunes ukrainiens, dont la situation sociale ne permet pas toujours de payer les factures scolaires », détaille Wivine Bégault. Mais les écoles font face, recourant au ‘système D’. Elles mettent en place des caisses solidaires et font appel aux parents plus aisés pour permettre à chaque élève de participer, comme les autres, à la vie scolaire.

C’est dans l’idée de structurer et d’amplifier cette solidarité que la Fondation Roi Baudouin a lancé les ‘Comptes solidaires écoles’. Avec cette formule philanthropique, la Fondation gère le compte solidaire de l’école. Les parents d’élèves qui le souhaitent, ou tout autre sympathisant, peuvent intervenir discrètement en faveur d’élèves issus de familles vulnérables. Les dons à partir de 40 euros ouvrent le droit à une déductibilité fiscale de 45%. « La déductibilité est un incitant pour les parents ou leur entreprise », ajoute Wivine Bégault. Les écoles ne sont pas en mesure d’offrir cet avantage fiscal.

Une « explosion » du nombre de familles en difficulté

Le Campus Saint-Jean, à Molenbeek, est un établissement d’enseignement secondaire situé dans un des quartiers les plus précarisés de la capitale. Le nombre de primo-arrivants et de mineurs étrangers non-accompagnés n’y est pas négligeable, alors qu’une majorité des parents doivent gérer des budgets très serrés. « Beaucoup d’élèves traversent des situations sociales et économiques très compliquées », décrit Giuseppe Randisi, directeur de l’école. « Mais nous voulons rester ambitieux dans notre projet éducatif et ne pas renoncer aux excursions, aux sorties culturelles et sportives. » Les élèves de l’école se serrent les coudes. Ils organisent des cagnottes pour s’entraider, mais cela ne suffit pas. Le nombre d’élèves en difficulté « a explosé », affirme le directeur, « d’abord avec le Covid, puis avec la crise économique et l’inflation. Notre caisse sociale est vide depuis des années. »

Dans ce contexte, les ‘Comptes solidaires écoles’ offrent une réponse au défi de la solidarité. « Cela donne de la visibilité à notre initiative solidaire et puis c’est la Fondation Roi Baudouin qui s’occupe de la gestion du compte », ajoute le directeur.« Nous espérons aussi que la défiscalisation des dons sera un incitant supplémentaire à la générosité. » Les parents de l’école du Campus Saint-Jean sont dans leur grande majorité désargentés, ce qui rend la solidarité plus complexe. « C’est pour cela que nous comptons activer un réseau plus large, d’anciens élèves ou de mécènes qui ne nous connaissent pas encore », précise Giuseppe Randisi. Les dépenses qu’un tel compte solidaire pourrait couvrir sont multiples. Outre les sorties scolaires, le directeur du Campus pense aux « frais d’interprétariat pour les parents d’élèves étrangers primo-arrivants, car il faut qu’une relation parents-école existe ».

“La déductibilité est un incitant. Sans la formule du ‘Compte solidaire école’, les écoles ne seraient pas en mesure d’offrir cet avantage fiscal.”
Wivine Bégault
présidente du Pouvoir Organisateur de l’école Notre-Dame des Grâces, à Woluwe-Saint-Pierre

Ces aléas dans la vie scolaire des enfants défavorisés, Pierre Laurens, directeur de l’école Saint-Antoine, à Forest, les connaît bien. Chaque année, l’école demande une cinquantaine d’euros aux parents d’élèves pour couvrir les frais de sorties de l’année et une partie de la surveillance sur le temps de midi, « insuffisamment couverte par les subventions ». « Mais les impayés s’accumulent. » Alors le directeur efface une partie des dettes et tente d’activer la solidarité via les ‘Comptes solidaires écoles’. L’école Saint-Antoine fait appel aux parents pour alimenter le compte, mais aussi aux enseignants, aux anciens élèves et autres sympathisants, afin de financer la classe verte, des activités comme l’atelier lecture ou le paiement d’un logopède. Et pourquoi pas, aussi, chercher du côté de mécènes pour soutenir le projet de l’école ? Pierre Laurens y pense, à l’instar d’autres établissements, comme le campus Saint-Jean. Définitivement, le compte solidaire s’installe comme un véritable outil au profit de la solidarité dans l’école.

Contact

Sara Van Acker
vanacker.s@kbs-frb.be
+ 32 2 549 02 26

Autres récits
Un engagement qui inspire !

Veiller à l’enfant jusque dans le suivi post-hébergement

« Prendre le temps de se questionner est essentiel pour renforcer la qualité de nos interventions en faveur des familles. »
Antoinette Dupuis
accompagnatrice à la parentalité au sein de l’Escale

La Maison Source, là où des parents fragilisés apprennent à mieux faire grandir leurs enfants

"La précarité est une forme de handicap social qui entrave le développement des enfants."
Marie Spoden
directrice de La Maison Source

"Nous aidons plus et mieux"

"Les associations choisissent ce programme d’accompagnement avec un réel désir d’amélioration."
Antoinette Servais, chargée de projet au sein de l’asbl Badje

Autres appels à projets

Lippens (Stichting Paul, Suzanne, Renée Lippens) - 2025/1

La Fondation Lippens soutient des projets d’organisations, de groupes ou d’associations qui œuvrent en faveur d’enfants défavorisés dans l’agglomération de Bruxelles

En cours

Nike Community Impact Fund 2025 Belgique

Soutien financier pour des clubs sportifs ou associations à Anvers, dans le Limbourg ou le Brabant flamand, qui travaillent avec des jeunes vulnérables.

En cours

2025A - Comptes Solidaires Ecoles au sein de la Fondation Roi Baudouin

L’école collecte des dons pour intervenir discrètement en faveur des élèves issus de familles vulnérables et pour accroître leur chances de terminer l’année scolaire avec succès.

En cours

Autres événements

Webinaire: « La maternelle, c’est essentiel »

29/01/2025 14:00 Jusqu’à 29/01/2025 15:00

Ce 29 janvier 2025, de 14 h à 15 h, participez au webinaire « La maternelle, c’est essentiel » !

Autres Fonds et formules philanthropiques

Racynes (Compte de projet)

Collecter des fonds pour permettre à des équipes de jeunes en formation d’aménager une maison familiale d’urgence de quatre pièces et deux Tiny Houses (micro maisons) ; lutter ai…

Jean-Pierre Figeys (Fonds)

Encourager la participation des jeunes défavorisés dans des clubs sportifs et des réseaux sociaux par une prise en charge de la cotisation annuelle, des frais d’entraînement, des…

Reine Mathilde (Fonds)

Le Fonds soutient des initiatives exceptionnelles réalisées ‘Par des Jeunes, pour des Jeunes’ et qui accordent une attention particulière aux plus vulnérables d’entre eux.

Autres communiqués

Près de deux millions d’euros pour favoriser l’accès au logement et lutter contre la pauvreté des enfants

Le Fonds Pauvreté des Enfants et le Kinderarmoede Fonds soutiennent 16 projets qui favorisent l’accès au logement et luttent contre la pauvreté des enfants.

Le projet ‘Mik'Ados : la parole aux jeunes!’ à Villers-la-Ville a reçu la visite de la Reine Mathilde

Le 8 février, la Reine Mathilde a rendu visite au projet ‘Mik’Ados’ à Villers-la-Ville, soutenu par le Fonds Reine Mathilde.

Toilettes à l’école : près d’un élève sur six ne s’y sent pas en sécurité

Le Fonds BYX publie les premiers résultats de l’enquête sur les toilettes scolaires menée plus tôt cette année auprès de quelque 3.000 personnes.