Aide à la réussite : le programme Boost, vu par les enseignant.e.s

Michel Udiany, détecteur de jeunes talents

Depuis 2011, Boost, le programme de développement des talents coordonné par la Fondation Roi Baudouin, a déjà accompagné près d’un millier de jeunes talentueux et motivés dans neuf villes belges. Ces jeunes issus de milieux fragilisés ont ainsi l’opportunité de déployer pleinement leur potentiel et de maximiser leurs chances de réussite académique et professionnelle. Partenaires incontournables du programme, les enseignant.e.s en sont les premiers ambassadeurs et ambassadrices dans les écoles. Michel Udiany, immergé dans Boost Liège depuis ses débuts, est l’un de ces profs inconditionnels du programme. Et il n’est pas près de s’arrêter !

« Entre Boost et moi, c’est l’osmose parfaite ! ». Lorsqu’il parle du programme d’accompagnement de développement des talents initié par la Fondation Roi Baudouin et le Fonds Sofina Boël pour l’Éducation et le Talent, Michel Udiany, professeur d’histoire et de français à l’Athénée Maurice Destenay à Liège, a des étoiles dans les yeux. « Voilà 25 ans que je travaille dans cet établissement. J’y croise chaque jour des jeunes issus de la diversité qui ont la particularité d’en vouloir, par exemple des mineurs étrangers non-accompagnés (MENA) afghans ou syriens bourrés de motivation. Des jeunes, belges ou non, pleins de promesses, voire très performants, mais qui, trop souvent, sont freinés par leur origine sociale. Dès le départ, Boost ne pouvait que m’intéresser vu qu’il touche directement à ce qui fait ma motivation à enseigner : fournir des petites briques aux adolescents pour les aider à construire progressivement leur destin. »

Repérer, motiver, convaincre

Vingt-cinq années d’implantation dans ce quartier populaire d’Outre-Meuse, ça compte ! Surtout lorsque, comme Michel, on y enseigne en continu aux mêmes ados de la première à la troisième secondaire de cette école de taille modeste (450 élèves). Michel connaît donc bien la plupart des parents de ses élèves, les grands frères et les grandes sœurs, les habitudes culturelles des uns et des autres. Autant d’atouts pour remplir la première de ses missions pour Boost : repérer les élèves les plus susceptibles d’être retenus par le jury Boost sur la base de leurs motivations et de leurs résultats scolaires en fin de troisième année. Mais, précise-t-il, « en gardant à l’esprit qu’une éventuelle lacune pourra être colmatée par l’accompagnement scolaire individualisé, prévu par le programme ». Repérer aussi les jeunes qui, en dépit des conditions socio-économiques de leurs parents, manifestent une forte ambition personnelle pour leur avenir.

« Pour convaincre les parents, je dois parfois surmonter divers obstacles culturels. Et puis, les familles doivent bien se rendre compte que Boost, c’est du costaud : les jeunes sont aidés, certes, mais ils doivent s’engager pour au moins six ans ! Les activités d’éveil, par exemple, se déroulent le mercredi après-midi et parfois le samedi. Il ne s’agit donc pas d’un choix à la légère… Une grande assiduité leur sera demandée. » L’accompagnement proposé par Boost aux jeunes de la quatrième secondaire jusqu’à l’obtention de leur diplôme d’enseignement supérieur est en effet intensif : ateliers collectifs, soutien scolaire personnalisé, sorties culturelles, mais aussi bourse pour des cours de langues ou de sport, etc.

Reconnaissance

Depuis onze ans, Michel fait également partie du jury Boost. Sur la base d’un dossier d’une dizaine de pages et d’une présentation par l’élève de son projet d’études, le jury donne – ou non – le feu vert aux élèves présélectionnés à Liège (à l’exception de ses élèves, afin d’éviter tout risque de favoritisme). Une mission délicate : « Il faut prendre soin de ne pas « casser » les élèves non sélectionnés. Mes collègues et moi leur expliquons que la compétition fait partie de la vie, qu’on le veuille ou non. Et que la préparation de leur candidature a déjà été, en soi, un pas de géant dans leur parcours de vie. Mais j’aimerais tant les sélectionner tous ! La plupart sont tellement époustouflants ! » En 2024, sur les 88 dossiers introduits par des jeunes à Liège, 44 ont été présélectionnés et 30 candidatures été finalement été retenues par le jury.

Enfin, dernière mission – bénévole, comme les autres – de Michel : participer au jury qui examine les projets d’études supérieures des Boosters arrivés en troisième année du programme, à la fin de leurs études secondaires. « J’en ai connu qui sont devenus médecins ou avocats-conseils aux États-Unis ! Il y a quelques années, une jeune femme de 27 ou 28 ans m’a abordé dans un hôpital où j’allais me faire soigner. Cette ex-Booster, devenue médecin, m’avait reconnu ! Je me suis souvenu du milieu particulièrement difficile dans lequel elle avait grandi. Sans Boost, elle ne seraitpeut-être pas arrivée jusque-là. Nous, les profs, nous avons l’habitude de ne presque jamais récolter ce que nous avons semé, puisque nous ignorons ce que nos jeunes élèves deviennent. Mais là, j’étais aux anges ! ».

À propos du programme Boost

Depuis 2011, soutient et accompagne des jeunes talentueux issus de milieux fragilisés afin de maximiser leurs chances de réussite académique et professionnelle. Avec succès : le programme de développement des talents de la Fondation Roi Baudouin et du Fonds Sofina Boël pour l’Éducation et le Talent est aujourd’hui déployé dans neuf villes (Anvers, Bruxelles, Gand, La Louvière, Liège, Mons, Ostende, Verviers et en Communauté germanophone) et compte à son actif plus de 900 jeunes motivés. Ces jeunes affichent un taux de réussite moyen de 95 % dans l’enseignement secondaire et 98 % d’entre eux poursuivent des études supérieures les amenant sur le marché du travail. Boost se tourne avec détermination vers l’avenir : le programme ambitionne de s’implanter dans deux nouvelles villes au cours des trois prochaines années. Plus d’infos : ww.boostfortalents.be