Récit

Alto, deux ans et déjà aide-soignant

2023

Notre Foyer compte dans ses rangs un aide-soignant hors norme, qui allie la fougue de la jeunesse à la délicatesse d’un vrai professionnel. Sur son passage, les visages s’illuminent. Reportage au cœur d’une maison de repos et de soins qui a ouvert ses portes à un chien pas comme les autres, pour le bien-être tant de l’humain que de l’animal.

“Oooh mais voilà Alto ! Mon gamin, mon si gentil gamin !”. À peine son visiteur a-t-il franchi le seuil de sa porte que Claire (96 ans) se redresse dans son fauteuil et troque sa lassitude contre un merveilleux sourire. Et la voici qui offre une petite friandise à Alto, qui s’en empare délicatement avant de s’en régaler. Claire est formelle, et la plupart des résidentes et des résidents de la maison de repos et de soins Notre Foyer, à Charleroi, abondent dans son sens : Alto est un merveilleux aide-soignant. Il n’a pourtant que deux ans : la preuve que la valeur n’attend pas le nombre des années.

Deux ans, une splendide robe beige, les oreilles soyeuses et les yeux marrons brillant de bonté : Alto est un magnifique Golden Retriever. Depuis juillet 2023, il preste ses heures de travail entre les murs de cette asbl, pour le plus grand bonheur des quelque 130 pensionnaires, avant de rentrer ‘à la maison’ avec Patricia Colasante, la directrice de la maison de repos et de soins, dont il est à la fois un compagnon de travail et un membre de la famille. “Ici, en revanche, il travaille”, insiste Virginie, ergothérapeute. “Et son boulot porte ses fruits : sa présence à nos côtés rend cette maison plus joyeuse. Sa seule présence en chambre, notamment durant la toilette du matin, suffit à calmer une personne qui n’a pas toujours envie d’être manipulée”.

Interaction humain-animal

Marie-Claire et son mari Jean-Louis, les fondateurs du Fonds Minie-Laura-Chipie – une appellation en hommage à leurs fidèles animaux de compagnie – géré par la Fondation Roi Baudouin, sont émerveillés de constater l’amour qui unit Alto aux pensionnaires des lieux. ̏Nous voulions favoriser la relation entre l'humain et l'animal, dans le but de favoriser le bien-être de l'un et de l'autre : il est clair qu’ici, notre objectif est atteint à 100%ˮ, s’enthousiasme Marie-Claire, émue aux larmes par la complicité qui unit Claire et Alto, et par le regain de vie que ce dernier lui insuffle. Sur le seuil de la chambre, Virginie confirme : “L’effet que produit Alto sur Claire est impressionnant. Madame est en effet atteinte de graves troubles cognitifs et il n’est pas toujours simple d’échanger avec elle. Mais dès qu’Alto apparaît, elle s’ouvre, s’illumine”.

Bien sûr, pour cohabiter avec des personnes âgées – “et aussi avec les familles des résidents”, insiste la directrice – il faut du tact, de la délicatesse, du doigté. Alto a donc bénéficié d’un apprentissage très sérieux au sein de Dyadis, une asbl qui forme des chiens d’assistance. “Nos chiens sont placés en famille d’accueil jusqu’à l’âge de 18 mois, après quoi ils rejoignent notre centre d’éducation où, pendant six mois, on leur apprend leur travail”, explique Pierre, maître-chien. “Ensuite, ils sont soit cédés à des personnes atteintes d’une maladie ou d’un handicap, soit, comme c’est le cas d’Alto – mais c’est plus rare – à une institution telle que celle-ci”. Cette aventure a un coût : il faut financer l’éducation du chien, son hébergement, son entretien, ses soins de santé, son suivi par Dyadis durant toute sa vie ‘active’… La directrice de Notre Foyer n’aurait pas pu en faire bénéficier son institution sans l’intervention du Fonds Minie-Laura-Chipie.

Le personnel de la maison de repos et de soins a été consulté au préalable, car l’intégration de ce collègue si particulier dans leurs rangs est venue bouleverser les habitudes. “Alto a été jugé apte à intégrer les murs de Notre Foyer, mais son éducation n’est pas terminée pour autant”, souligne Virginie. “Nous devons continuer le travail d’apprentissage : il faut qu’il assimile les règles de vie propre à ces lieux et qu’il comprenne les subtilités des différents rôles qu’il doit assumer. Parfois, il doit accompagner une personne pour une petite promenade ; d’autres fois, il stimule les patient.e.s pendant des exercices d’ergothérapie. Il lui arrive aussi de simplement tenir compagnie à une personne en chambre : ces différentes situations requièrent des compétences différentes. Cet apprentissage nous demande, à lui comme à nous, beaucoup d’implication, mais cela en vaut vraiment la peineˮ.

"La présence du chien a un vrai effet stimulant et apaisant sur nos résidents.ˮ
Patricia Colasante
directrice de la maison de repos et de soins Notre Foyer

Au bout du couloir, résonne un “Mais voilà mon copain !” : c’est Marie-Thérèse qui, de sa chaise, a aperçu le chien. Alto presse le pas, s’arrête un instant auprès d’André qui lui tend un morceau de courgette – heureusement pour sa ligne, ce légume est pour lui une véritable friandise – et va se coucher aux pieds de sa ‘copine’. Vous avez dit “une vie de chien” ?

À propos du Fonds Minie-Laura-Chipie

Géré par la Fondation Roi Baudouin, le Fonds Minie-Laura-Chipie soutient des projets qui améliorent et soutiennent la relation entre l’humain et l’animal, dans le but de favoriser le bien-être de l’un et de l’autre. Le Fonds porte une attention particulière au lien entre l'animal et la personne âgée, ou à la thérapie assistée par l'animal. Notre Foyer est l’une des organisations bénéficiaires du soutien du Fonds.

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