Deux Fonds unissent leurs forces pour soutenir la recherche de pointe sur la maladie de Parkinson
Deux Fonds gérés par la Fondation Roi Baudouin ont uni leurs forces pour accorder une enveloppe de 150.000 euros à un projet de recherche sur la maladie de Parkinson. Piloté par Rosemarijn Vandenbroucke (UGent-VIB), ce projet vise à dépister la maladie plus précocement et à mieux suivre son évolution.
L’année dernière, le Fonds François, Gabrielle & Christian De Mesmaeker, et le Fonds Jean & Anna Trap-Bruynseels ont lancé un appel conjoint à projets de recherche scientifique axés sur la maladie de Parkinson, avec pour objectif de permettre un diagnostic plus précoce de cette pathologie. En regroupant les budgets disponibles, les Fonds ont pu constituer une enveloppe de 150.000 euros. Un montant qui peut certainement faire la différence pour un projet scientifique ambitieux, en quête de financement.
La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative dont les premiers signes apparaissent généralement entre 50 et 70 ans. Les symptômes les plus courants incluent des douleurs et des raideurs musculaires, des tremblements caractéristiques, ainsi que des problèmes moteurs qui vont en s’aggravant. À mesure que la maladie progresse, les symptômes gagnent en intensité et peuvent s’accompagner d’angoisses et de troubles de la mémoire. Selon les estimations, entre 30.000 et 35.000 Belges souffrent de la maladie de Parkinson. Cette pathologie est plus répandue dans les pays occidentaux, sans que l’on en connaisse la raison. Le diagnostic et le traitement de la maladie sont complexes. Le diagnostic, principalement clinique, est parfois difficile en raison de la diversité des symptômes moteurs et non moteurs que présentent les patients. Actuellement, ces symptômes peuvent être atténués par des médicaments ou de la kinésithérapie, mais il n’existe aucun remède médical contre la maladie en elle-même. Voilà pourquoi il est indispensable d’intensifier la recherche scientifique dans ce domaine.
Au sein de la Fondation Roi Baudouin, dix Fonds soutiennent notamment la recherche sur la maladie de Parkinson. Initiative inédite, deux d’entre eux ont uni leurs forces l’année dernière afin de lancer un appel à projets commun. C’est la première fois qu’une telle collaboration voit le jour. Au cours des dix dernières années, plusieurs groupes de projets conjoints ont créés à plusieurs reprises, chacun étant axé sur un objectif spécifique. Ainsi, des projets de recherche se sont attachés à mieux comprendre la maladie de Parkinson, ou à développer de meilleures thérapies ou médications. En encourageant la collaboration entre deux Fonds, l’efficience et l’impact des appels à projets sont renforcés. La mise en commun des ressources disponibles permet aussi d’accorder des budgets plus importants. Cet apport de ressources financières peut faire une réelle différence pour un projet de recherche ambitieux.
À la recherche de biomarqueurs
Dans le cas présent, six projets ont introduit une demande de soutien financier. Un jury scientifique indépendant a ensuite sélectionné le projet "Investigating the biomarker potential of extracellular vesicles in PD" piloté par Roosmarijn Vandenbroucke, professeure au Vlaams Instituut voor Biotechnologie (VIB) et à l’UGent. Cette chercheuse a l’ambition de détecter des biomarqueurs de la maladie de Parkinson de manière non invasive, via des fluides corporels tels que le sang. Un biomarqueur, ou marqueur biologique, est un paramètre qui peut être mesuré de manière fiable et qui renseigne les scientifiques sur l'état de santé ou de maladie d'une personne.
Les cellules transmettent des informations à d’autres cellules en les conditionnant dans des ‘poches de transport’. Lorsque les cellules émettrices sont touchées par la maladie de Parkinson, ces poches subissent des modifications. Roosmarijn Vandenbroucke espère pouvoir dépister la maladie dans le sang, la salive et le mucus nasal. En outre, les bactéries présentes dans l’organisme des patients atteints de la maladie de Parkinson auraient une autre composition de celle des personnes saines. C’est pourquoi la professeure Vandenbroucke souhaite également cibler ses recherches sur les ‘poches de transport’ de ces bactéries dans le sang et les selles. Toutes ces poches peuvent ensuite être comparées à celles de personnes saines, afin de mesurer l’ampleur de la divergence. Si cette étude parvient à identifier des biomarqueurs fiables, il sera possible de diagnostiquer la maladie de Parkinson plus précocement et de mieux suivre son évolution.
Un programme ambitieux… et onéreux
Cette étude peut potentiellement révolutionner la compréhension de la maladie de Parkinson. Le jury l’a d’ailleurs qualifiée de ‘particulièrement innovante et expérimentale’. « Ce projet comble une lacune, à savoir l’absence de biomarqueurs fiables permettant de mieux diagnostiquer la maladie de Parkinson et de suivre mieux sa progression. En outre, les résultats de cette étude pourront être exploités rapidement et à grande échelle. Ce projet peut tout changer. »
Revers de la médaille : un tel projet – qui se poursuivra jusqu'en 2025 – coûte des centaines de milliers d’euros. Des projets aussi ambitieux sont donc dépendants de financements extérieurs. Grâce à la collaboration entre deux Fonds gérés par la Fondation Roi Baudouin, une partie substantielle du budget pourra être couverte, offrant ainsi un formidable coup de pouce à la recherche sur la maladie de Parkinson.
Roosmarijn Vandenbroucke n’en est pas à son premier coup d’essai. Cette professeure et son équipe (UZ Gent, VIB, UGent) ont récemment démontré qu’une transplantation de matières fécales contenant de la flore intestinale saine peut améliorer les symptômes de la maladie de Parkinson. Ces résultats prometteurs suggèrent que les matières fécales pourraient constituer un axe important des recherches consacrées au diagnostic et au traitement de la maladie de Parkinson.
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